vendredi 17 avril 2015

Oh les grosses coquilles

Les écrits officiels hébergent parfois de belles coquilles, et la semaine qui vient de s'écouler est un
grand cru. Le résumé du point presse de la DICOD, évoquant la visite prochaine de son ministre en Jordanie, évoque une coopération historiquement liée à "l'acquisition de Mirage 2000 dans les années 80". Par delà l'erreur, c'est réveiller un sujet douloureux, car l'histoire est en fait celle-là : après avoir goûté les avantages de 36 Mirage F1, la Jordanie souhaita effectivement acquérir des Mirage 2000 mais le Trésor et quelques autres jugèrent bons, dans le contexte géopolitique un peu complexe de l'époque -la guerre du Golfe- de lui refuser ces appareils. Il est vrai qu' à l'époque, un turbulent voisin, diplomatiquement compatible, s'était aventuré à ne pas régler toutes ses factures. Et avait ensuite connu des soucis d'embargos.

Hypothèse: le rédacteur du texte a peut-être lu une vieille demande de CIEEMG laissée dans un coffre-fort par un prédécesseur... Attention à bien massicoter pour le suivant !
On peut néanmoins rappeler que la France fut par contre historiquement un moteur des forces spéciales jordaniennes. Un de ces promoteurs fut un jeune officier de marine, Marin Gillier -aujourd'hui amiral (1)-, conseiller opérations spéciales du roi de Jordanie, entre 1999 et 2002. Les liens sont restés si forts que 2015 verra un doublé, multinational et bilatéral.
La deuxième grosse coquille de la semaine nous amène précisément aux opérations spéciales puisqu'une carte de l'Aquitaine, située sur un stand régional, proclamait toute la semaine à Sofins que le CPA10 était installé en banlieue bordelaise.
Sauf évidemment à ce que j'ai loupé les conclusions d'une réunion très récente sur le stationnement et la vocation des CPA, c'est évidemment le CPA30 (soit deux touches à droite) qui est basé en banlieue bordelaise depuis sa recréation. Le CPA 10, lui, est solidement arrimé à son Poitou, lui-même accroché à la base aérienne d'Orléans, à quelques centaines de kilomètres de là. C'est la députée de Mérignac qui va être furieuse !


 (1) l'histoire se télescopant parfois, l'amiral Gillier était mercredi à Sofins en même temps qu'une forte délégation jordanienne.