jeudi 21 août 2014

La descente aux enfers d'un gendarme

Jean-Luc D. était gendarme, et servait au Liban en juin 2011, comme spécialiste des actions civilo-
militaires quand sa vie a basculé. Le gendarme a fait un AVC le 24 juin, et depuis, il va de Charybde en Sylla. Cette histoire est symptomatique du chemin de croix rencontré par la majorité de ceux qui doivent gérer leur dossier de pension, pour lesquels le ministre en personne a demandé des traitements bien plus rapides, en juin dernier, en visitant les RMBS.

Le gendarme n'avait pas connu de problèmes de santé jusqu'alors : la meilleure preuve de son aptitude est son départ en opex. La veille de son AVC, il a été perfusé après un coup de chaleur. Aujourd'hui, les détails médicaux restent difficiles à cerner : son mini-dossier de santé est... introuvable et son grand dossier, est lui bloqué jusqu'à la commission de réforme, qu'il devrait effectuer en octobre.
Jean-Luc D. a survécu à son AVC, qui l'a laissé invalide à 90%. Comme le gendarme n'avait à peine un mois de service sur place, il n'est pas concerné par la loi de 1955 qui stipule que l'imputabilité au service n'intervient qu'au bout de trois mois... Détail étonnant, qui fait changer votre AVC de statut au bout de 90 jours : il ne faut pas tomber malade avant, mais après tout est permis.
Autre conséquence, pour ce gendarme qui servait au Liban la France : son assurance (militaire) ne lui donne droit qu'à beaucoup moins. Trois fois moins, en fait. La somme qu'il pourrait recevoir couvrirait à peine le coût de son véhicule spécialisé.
Et sortant du système militaire, il aura droit à une pension d'invalidité... civile. Pour faire vivre sa famille : sa conjointe attend leur premier enfant.