vendredi 2 août 2013

LPM : ils gagnent, mais pas autant que prévu

(Pour ceux et celles qui découvrent ce blog aujourd'hui, les phrases soulignées en bleu renvoient à des
articles précédents)

Ils étaient la priorité du LBDSN, qu'en est-il réellement dans leur traduction budgétaire ? La LPM dévoilée ce jour conforte un format comprenant 1000 personnels de plus pour le COS, ce que ce blog avait déjà largement souligné, dès le mois de mars. Néanmoins, elle ne livre pas vraiment de détails pour y arriver, et sauf au détour de deux phrases, n'évoque pas la modernisation devenue urgente de son matériel. La seule confirmation évoque une information déjà donnée ici, sur la colocalisation des Caracal (hors COS), soit quinze machines, ce qui consacre la perte récente d'un appareil.
Du côté du renseignement, si le satellite ROEM Cérès, cher à la DRM, est bien commandé, il ne sera livré qu'en 2020, soit un nouveau décalage.
Le programme d'avion léger de surveillance, une des priorités du LBDSN, accouche d'une souris : la Défense n'en commandera que... trois, à un horizon qui n'est même pas précisé. Confirmant ainsi les doutes évoqués par ce blog la semaine dernière.
Moins de surprise du côté des drones aériens. Seulement 14 (deux systèmes) tactiques seront livrés dans la programmation, et si aucun modèle n'est évoqué, on comprend que l'évaluation du Watchkeeper a été concluante.
Pour le MALE intermédiaire (confondu à une reprise dans le document de LPM avec les Harfang actuels), c'est donc le Reaper qui décroche la timbale. Mais le document mise sur une francisation de la LOS, et une charge utile trouvée "en Europe", une façon comme une autre de reconnaître que la France n'a peut-être pas tout ce qu'il faut là non plus. Les premiers -donc en version totalement... américanisée- doivent toujours être livrés en fin d'année.
En matière de services de renseignement, plusieurs infos, à la fin du document. La délégation parlementaire au renseignement (DPR) voir son périmètre de contrôle étendu, avec l'intégration de l'utilisation des fonds spéciaux. C'est néanmoins une assez faible contrepartie de pouvoirs étendus pour les services. Ces derniers pourront notamment (et en fait sans contrôle aucun) avoir un accès direct à des bases de données, y compris de nature judiciaire. Du moment, évidemment, qu'il s'agit de lutte contre le terrorisme, et d'atteinte aux intérêts vitaux, une notion, on le sait, à géométrie parfois très variable.
Notons une vraie mesure pratique, pour la protection de l'anonymat des personnes devant être entendues par la justice.