jeudi 15 décembre 2011

Louvois : l'EMAT affirme avoir réduit le gouffre

Devant une nouvelle batterie d'articles dans la presse écrite, l'EMAT a produit ce matin de nouveaux chiffres sur Louvois, sans pour autant prononcer le mot d'erreurs dans le traitement des soldes, ou cibler des responsabilités.
Selon ce bilan, 9,34% des soldes avaient connu des écarts, en octobre, date d'entrée en service de Louvois, avec, en sus, 1,07% de rejets bancaires, liés à des RIB mal rentrés, par les services de l'armée de terre, ou les intéressés. C'est la première fois que l'EMAT m'évoque ce premier chiffre : il y a quinze jours, elle n'avait avancé que le premier. "Tout le monde a été payé en octobre", affirme encore l'EMAT.
En novembre, les rejets bancaires ont encore porté sur 0,91% des bulletins de soldes, et les écarts, sur 7,62%. L'EMAT explique que malgré ses efforts, l'armée de terre n'a pas su corriger le tir, faute du temps matériel pour le faire, et malgré le renforcement de ses équipes, à Nancy, où le dossier est géré.
Pour ce qui est des soldes de décembre, payées depuis quelques heures, l'EMAT estime à 3,05% le pourcentage maximum de cas posant problème (écart de solde), et affirme pouvoir corriger le tir d'ici le 22 décembre.
Bien que cela aille en contradiction avec de très nombreux cas relevés par les militaires eux-mêmes, l'EMAT affirme avoir payé tous les militaires de l'armée de terre, même ceux qui ont connu des soldes partielles (paiement direct suite écart de solde). Les militaires concernés relèvent d'ailleurs qu'ils ne peuvent pas faire connaître leur situation, la cellule de crise, à Nancy, ne répondant pas aux appels.
Pour ce qui concerne les primes de rideau impayées, comme l'avait révélé ce blog, l'EMAT reconnaît un changement de procédure, avec une prime payé a posteriori "une fois le dossier complet". Là encore, de très nombreux témoignages vont à l'encontre de ces affirmations, puisque des personnes concernés par des déménagements, et il y en a eu plus de 16.000 cette année se sont vu notifier qu'elles recevraient un versement en 2012, pour un déménagement qui a eu lieu cet été. L'EMAT concède aussi des "problèmes" sur certaines primes, comme l'ISSE (prime opex) et l'ISC (service en campagne), sans plus de détails sur les causes du non versement, et sur l'échéancier.
Concernant les réserves, enfin, l'EMAT affirme que c'est la conséquence d'un mode de réglement. Mais affirme, là encore, avoir privilégié les ESR actuellement en opex, ou ayant effectué une mission de courte durée (MCD) et ayant dû, pour cela, poser des congés auprès de leur employeur privé (qui ne les rémunère pas pendant ce temps. Là encore, des témoignages concrets viennent à l'encontre de ces affirmations.
"On savait que ce serait qu'avec l'armée de terre ce serait plus compliqué" a concédé le porte-parole adjoint du ministère en revendiquant le succès de Louvois sur les 10.000 bulletins de solde du service de santé des armées (ce qui n'exclut pas des situations dramatiques, plus rares, mais réelles).

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