lundi 21 février 2011

Evacuer, mais comment ? (actualisé)

Un des deux A340 de l'armée de l'air loués... pour encore quelques temps. Ensuite, et sans MRTT, la situation risque de se tendre très vite (crédit : Jean-Marc Tanguy)

Comme nous le disions en début de journée, alors que plusieurs pays (1) n'avaient pas attendu l'actualité du jour pour mette en place des solutions de rapatriement de leurs ressortissants, la diplomatie française n'aura glissé que très graduellement vers cette optique. Ce soir, encore, le quai d'Orsay n'a pas décidé, officiellement, de rapatriement d'ampleur : il "étudie" des moyens pour permettre aux ressortissants de quitter le pays.
Plusieurs majors, et pas des moindres, ont des salariés dans le pays, et comme Total ou Vinci, ont annoncé leur rapatriement.
Ce qui semble difficile, désormais, puisque l'espace aérien serait désormais... fermé.
Les solutions, dès lors, ne sont pas légion : attendre, dans un pays en pleine insurrection, forcer les barrages, ou passer par un autre chemin. Faute d'avoir pris une décision plus tôt.

(1) Autriche et Portugal, qui n'apparaissent pas comme les mieux équipés, et les plus menacés, dans cette affaire, ont basé des appareils à Malte dès hier.

NB : Pour fixer les choses, rappelons que l'armée de l'air aligne cinq "avions blancs" : deux A340 (279 pax à 5.500 km chacun) et trois A310 (209 pax à 7.000 km), chargés de liaisons entre la métropole et les théâtres. Lors de RESEVAC, ces avions sont engagés sur des terrains stabilisés. Dans le cas contraire, des ATT, blindés, autoprotégés, sont chargés de faire le brouettage entre un terrain sûr, et la zone d'extraction. La France dispose au total de moins de 50 Transall (89 pax à 4.400 km) et de 14 Hercules (120 pax à 5.500 km). C'est l'évidence que de le dire : tous ces avions, dont une partie est disséminée outremer (Afghanistan, Afrique) ne sont pas mobilisables instantanément, du fait d'une disponibilité de plus en plus difficile à tenir, vu l'âge des uns, et les péripéties des autres. Un coeur, qui se réduit moins après mois, peut cependant être engagé sous un court préavis, depuis la France.

Le même A340, à l'autre bout de la chaîne, beaucoup plus à l'est (crédit : Jean-Marc Tanguy).