lundi 28 septembre 2009

Afghanistan : le CEMA stigmatise l'OTAN

Verbatim
Le général Jean-Louis Georgelin, a pointé du doigt plusieurs dysfonctionnements de l'OTAN, dans un long discours prononcé au collège de... l'OTAN, à Rome, le 25 septembre dernier. Le CEMA français argumente : "La crédibilité de l’OTAN se mesure aussi à l’aune de ses succès.
Or le théâtre afghan nous révèle des dysfonctionnements qui réduisent l’efficacité de nos troupes. Je pense, entre autres, aux divergences d’appréciation dans la conduite de la mission, et notamment en termes de règles d’engagement ; à la réactivité des structures de commandement ; aux financements communs ; aux réseaux de communication,...
Le retour d’expérience devra donc être totalement exploité, même s’il ne faut pas que cette seule crise devienne le point focal des réflexions pour déterminer un nouveau concept."
C'est le texte officiel, in extenso, produit sur le site de l'EMA. Je n'ai rajouté que les guillemets, au début et à la fin.
Il s'est par ailleurs étonné, mais c'est plus anecdotique, qu'un groupe d'experts présidé par l'ancienne secrétaire d'état Madeleine Albright ne comporte pas le moindre militaire...

Les + du Mamouth :
Même s'il ne s'agit que d'un fragment du discours du CEMA, on sent poindre certaines réserves, sans doute déjà émises dans d'autres enceintes, alors que la France a bel et bien réintégré la machine otannienne.
Le renseignement n'est pas toujours très fluide en Afghanistan, et le CAOC reste encore un classique "four-eyes", un sujet apparemment sensible. Ce, alors même que la France (ou la Belgique) apporte autant de chasseurs (six) que la Royal Air Force à Kandahar, et autant de drones MALE (deux). Et que la France est le quatrième contributeur en troupes.
Autre souci, les financements, des plus grands, aux plus petits. On se rappelle que deux députés avaient fait état de facturation un peu étonnante des Néerlandais à nos OMLT en Oruzgan, alors que la France, elle, pratiquait un tarif nettement moindre, voire ne faisait pas payer aux militaires de l'ISAF qu'elle accueille dans ses FOB.
Plus globalement, les caveats mise en avant par bien des contributeurs de l'OTAN sont, c'est connu, un facteur limitant, particulièrement pour les hélicoptères, déficit capacitaire de l'ISAF. Mais c'est aussi le cas, au quotidien, en RC-C. Les synth-ses font bel et bien apparaître que certains nations, en 2009, continuent à rester cloitrées dans leur FOB. Ce qui leur évite de payer le prix humain (et financier) de leur engagement, prix que nous avons encore payé, ce weekend, avec la vie de quatre de nos soldats.

CE TEXTE NE PEUT PAS ETRE COPIE SANS CONSENTEMENT DE L'AUTEUR.