mercredi 12 août 2009

Le Chinook, indispensable en Afghanistan

Les forces armées canadiennes ont commandé hier 15 CH-47F, la dernière version du célèbre hélicoptère bitorotor de Boeing. Paradoxe, bien que l'achat ait été manifestement boosté par les opérations dans le sud-afghan, les appareils n'arriveront qu'en juillet 2013, soit deux ans... après le retrait programmé des Canadiens.
Il en coûtera 1,2 milliards de dollars pour l'achat, et 2,2 milliards pour l'entretien sur 20 ans. Soit 3,4 milliards tout compris : un Chinook, sur 20 ans, revient donc à 150 millions de dollars l'unité, une somme rondelette mais que le Canada accepte à l'aune des services rendus.
C'est que dans les années 70, le Canada disposait de ses propres Chinoook, mais les avait revendus aux Pays-Bas, où certains d'entre eux continuent à voler, notammment en... Afghanistan.
Engagé dans la région de Kandahar sans moyens aéromobiles, le Canada avait payé une forte addition humaine, liée notamment aux IED. Les FAC avaient alors racheté six Chinook d'occasion à l'US Army : les appareils qui sont actuellement utilisés, avec sept Griffon (la version locale du Bell 412, dont un exemplaire a ét perdu en juillet dernier).
Les Britanniques sont actuellement en train de rétrofiter 8 Chinook HC3 (standard opéraitons spéciales, mais qui n'a jamais volé) en HC2, pour les déployé en Afghanistan. Actuellement, il n'y a que 10 Chinook déployé à Kandahar, soit 25% de la flotte environ.
Le Chinook permet d'embarquer "une section renforcée" comme l'expliquent les paras du 3e RPIMa dans la dernière livraison de Béret Rouge. Mais en contrepartie, il est moins manoeuvrable, ce qui n'est pas un atout sous le feu ennemi. Et dans le même contexte, il reste exposé très longtemps au sol, pendant qu'il débarque ou embarque ses combattants.

Notre photo : un des CH-147 utilisés à Kandahar par les CAF (crédit : CC)