dimanche 21 juin 2009

Le Bourget : c'est la fin

Le Bourget ferme ses portes ce soir, avec quelques idées reçues évaporées dans le courant de la semaine. Les contrats annoncés étant souvent de circonstance (ils sont signés avant... ou après, mais rarement pour de vrai pendant le salon), le cumul de leur valeur n'a pas vraiment de sens.
L'indicateur produit par Louis Le Portz cet après-midi, celui de la fréquentation des visiteurs professionnels, a plus de sens. Ils auront été 140.000 sur les cinq jours, soit (seulement) 10.000 de moins qu'il y a deux ans, qui portait au faîte l'industrie des ailes.
La casse a donc été limitée, et à bien observer, les signes tangents d'une crise ne sont pas forcément partout.
Les PME sont souvent les premières à payer, dans ce cas, car les contrats avec les donneurs d'ordres n'ont pas de suite. Voire ces derniers rapatrient de la charge chez eux. On trouve bien ces tendances, mais elles ne sont pas partagées par tous. Les grands comptes sont mêmes allés labourer leur sillon chez les "petits" pour leur dire d'être prêts pour la reprise. Des souvenirs de 1992, lors de la dernière grande crise, quand un emploi de sous-traitant sur deux avait disparu dans le sud-ouest par exemple : des savoir-faire avaient été à jamais perdus.
En fait, c'est bien chez les grands, que, à défaut de crise, on limite les frais. Dassault Aviation ne s'en cache pas, il a effectué quelques économies : difficile de lancer des paillettes, alors qu'à la rentrée, les salariés des usines verront leur temps de travail baisser.
D'autres ont discrètement rogné tout ce qui était possible, en dehors de ce qui est vraiment visible (stand, chalet) : la longueur standard de la forêt Noire, la qualité du champagne, le recrutement des hôtesses (c'est mon oeil d'homme, et les confidences d'une femme avertie qui me l'ont fait remarquer), et même sur les dossiers de presse. Sur un stand d'une filiale d'un grand groupe français, on m'a recommandé "d'aller chercher l'info là où elle est : sur internet" (sic). Bigre, quel monde allons-nous laisser à nos enfants !
Certains téméraires, a contrario, ont dépensé plus qu'en 2007 : du ministère de la Défense, à la PME Miltech International, installée à Villemonble (93), dont le stand est passé de 6 à 9 m2 en deux ans. Comme quoi, même quand la radio dit que plus rien ne va, les affaires continuent à se faire.

Photo aérienne Cyril Amboise/Sirpa Air.